Révélation d'une histoire...

Le début du commencement.

Un elfe noir parcourait la vallée à vive allure. Il avait tellement hâte d’atteindre le village pour rejoindre sa tendre et douce ! Il voyageait depuis maintenant vingt jours, revenant d’une mission importante pour son village, il avait en fait espionné les faits & gestes de certains orcs traînant dans les parages. Se cachant lors du passage d’une troupe ou d’une autre, se nourrissant de la chasse, passant au travers de rivières, de forêts boueuses et de marécages, il était épuisé. Lorsqu’il aperçut enfin le village, il poussa un soupir de soulagement et se laissa tomber un instant.
Avant qu’il soit en vue de celui-ci, il sortit une petite fiole de sa poche et, se faisant discret, il en but le contenu. A ce moment, on vit doucement les traits de l’elfe noir se dessiner d’une manière nettement plus floue, son corps être entouré d’une douce lueur blanchâtre puis, plus rien. Si on avait de nouveau regardé dans cette direction, on aurait aperçut un humain à la peau claire qui se tenait à la place de l’elfe noir, à qui il ressemblait étrangement d’ailleurs.
Le « Nouvel » humain se dirigeait maintenant vers le village d’une démarche particulièrement rapide, semblant se diriger vers un endroit en particuliers.
En effet, lorsqu’il fut aux portes du village, il bifurqua à droite, vers la seule petite maison. Il arriva enfin à la porte et entra sans frapper.
Il cria ensuite dans la maison :
- Lynna, je suis rentré !
On entendit une porte se refermer et une deuxième voix crier, suivie d’un bruit de pas :
- Kelwyn, Enfin !
Il eut juste le temps de voir un éclat doré qu’étaient les cheveux de l’humaine avant de la sentir contre lui. Comme à chaque fois, il s’émerveillait de la sensation de la peau douce de cette femme contre la sienne, mais comme à chaque fois aussi, un pincement au cœur lui rappelait qu’elle ne savait qui il était réellement. Lynna s’écarta légèrement de Kelwyn et prit un air à la fois grave et joyeux.
Elle lui murmura doucement :
- Il faut que je t’annonce une grande nouvelle. Et… Je préfère te le dire maintenant.
A ces mots, Kelwyn s’inquiéta mais la laissa parler. Voyant qu’il ne disait rien, elle continua :
- Bon… Je me lance ! Tu vas être père mon amour !
Cette phrase prononcée, Kelwyn ne fut plus le même.
Il en fut choqué, chamboulé, jusqu’au fin fond de lui-même. Il était si heureux !
Mais… Il commença à s’inquiéter pour lui et son futur enfant. Il ne voulait pas que Lynna sache, il ne voulait pas non plus souiller cet enfant. Il devait trouver quelque chose, il devait trouver quoi faire, il se devait d’y réfléchir très vite.
Tuer l’enfant à la naissance était certes une solution mais il en serait bien sûr incapable et même si c’était possible, on distinguerait la couleur de peau et d’autres caractéristiques de son peuple sur le corps du bébé.
Il continuait de réfléchir. Donner un enfant bâtard à cette femme si fière, si courageuse, si douce et si méritante lui paraissait inimaginable… Et pourtant, il ne pouvait faire autrement.
L’enfant serait à moitié comme lui… Il prit une décision. Il essaierait de trouver un enchantement identique au sien, mais permanent. S’il échouait, il s’enfuirait avec l’enfant.
Voyant Kelwyn réfléchir autant, Lynna s’inquiéta et prit peur. Ses lèvres tremblaient et ses yeux se gonflaient. Elle le pressait de répondre, sans dire mot.
Lynna s’inquiétant, le pseudo-homme lui murmura ces mots avec un grand sourire et toujours de son air ahuri :
- On va être parent !
Kelwyn la prit dans ses bras, et il lui murmura tout son amour...

& L'histoire fut...

Une demi-année après que Lynna lui eut annoncé qu’ils allaient être parent, Kelwyn était assis à l’entrée d’une petite maison, attendant que le vieux sage ressorte avec son enfant dans les bras. Tant il était anxieux, il gigotait en tout sens, s’inquiétant et se retournant à chaque bruit. Une heure avant, il était allé prévenir le vieux sage du village de l’accouchement de sa femme. Et juste avant encore, il avait administré le contenu da sa propre fiole à Lynna.
D’après ses recherches, la potion devrait agir sur l’enfant aussi.
Mais… Il s’inquiétait… Et si la potion n’agissait pas ? Et si l’on s’apercevait de quelque chose ?
Il ne savait ce qu’il ferait.
Il attendit là encore une bonne heure que le vieil homme apparaisse avec l’enfant.
Et l’instant tant attendu arriva. Il le vit et son enfant était là, dans les bras du vieux sage, tout chétif et d’une apparence humaine normale.
Le cœur de Kelwyn fit un bond dans sa poitrine et il se précipita vers l’homme.
Avant de lui remettre l’enfant, le sage bénit le bébé et dit à Kelwyn :
- Je suis heureux de vous annoncer que vous avez là une magnifique petite fille qui est en parfaite santé. Votre femme est faible mais vous attend à l’intérieur. Malheureusement, je ne sais pas si elle est en état de vous parler. Il vous faudra choisir le nom de votre enfant aussi… Enfin, je vous la donne.
Sur ces mots, le vieil homme remit l’enfant entre les mains de Kelwyn. Celui-ci s’émerveilla tout d’abord de l’enfant, de sa peau douce et de ses joues roses. Il resta quelques instants ainsi, immortalisant pour toujours chaque détail du corps de sa petite fille.
Après quelques minutes, il reprit conscience de ce qu’il avait à faire. Il s’éloigna quelques peu du vieux sage, faisant mine de vouloir rester quelques instants seul avec le bébé.
Lorsqu’il fut hors de vue de tout habitant, derrière un bosquet d’arbres, il commença son enchantement. Il murmurait les paroles aussi vite qu’il pouvait, espérant de tout son cœur que cela fonctionnerait.
Lorsqu’il eut fini, il attendit, anxieux, que quelque chose se produise. En effet, quelques secondes plus tard, l’enfant fut entouré d’un halo de lumière blanchâtre, phénomène identique se produisant également pour son père, sauf que le halo ne s’estompa que peu à peu.
Lorsqu’il fut presque tout à fait disparu, Kelwyn revint vers la petite maison, l’enfant dans ses bras, et entra. Alors, il vit Lynna dans leur lit, aussi faible que pâle. Il s’approcha d’elle à petit pas, la regardant dormir. Il resta là quelques instants puis se souvint qu’il lui fallait nommer leur fille. Ils en avaient déjà discuté et s’étaient mis d’accord sur un prénom. Kelwyn mit l’enfant dans le berceau qu’il avait fabriqué lui-même et sortit de la maison. Il alla trouver le vieux sage pour qu’il marque le nom de sa progéniture sur les archives du village, que le vieil homme renverrait en fin d’année à la ville la plus proche qui s’en occuperait à son tour.
Arrivé à l’imposante maison du vieil homme, il frappa à la porte et attendit qu’il vienne. Le patriarche du village apparut à l’entrée et lui demanda :
- Viens-tu m’apporter le nom de ton enfant mon ami ?
Kelwyn répondit alors :
- Oui … D’un commun accord avec Lynna, nous la nommeront Lorya.

Les explications et adieux... La solitude arrivant.

Les années passaient sans que Kelwyn ne soit atteint par les effets de la vieillesse… au contraire de Lynna, qui elle, devint gravement malade. Lorya quant à elle, devint une magnifique jeune fille. A cinq ans déjà, elle semblait particulière, elle se démarquait des autres enfants, de par son espièglerie, son agilité mais aussi sa gentillesse. Elle paraissait différente des autres et pourtant il n’y avait aucun motif poussant à se faire cette réflexion. Plus les années passaient, plus elle se distinguait des autres enfants, maintenant adolescents.
Effectivement, Lorya atteignait quinze ans à cette époque. Elle était aussi rayonnante et belle que sa mère au même âge. Des cheveux dorés, légèrement ondulés tombaient en cascade sur ses épaules et dans son dos. Des yeux bleus pétillants, virant quelques fois au gris lorsqu’elle la tristesse s’emparait d’elle, éclairaient son visage. Une fine bouche, s’étirant souvent en un sourire, attirait le regard ainsi que son nez, légèrement courbé. Sa peau était claire et douce, telle celle d’un nouveau né. Ses traits fins et nettement dessinés faisaient d’elle une très belle jeune fille ressemblant en tout point à sa mère… Sauf ce… Ce quelque chose.
Elle avait quelque chose dans le visage, ce quelque chose qui peut vous plaire, vous charmer ou bien vous faire peur. Quelque chose d’intense, quelque chose de beaucoup plus fort et de beaucoup plus beau qui rappelait Kelwyn.
Lorya était quelqu’un d’extrêmement gentil, mais aussi quelqu’un d’extrêmement naïf. Elle se faisait souvent piéger, et de là, naquit un extrême mal-être qu’elle ne faisait paraître. Bref, Lorya était à ce moment là une jeune fille différente.

Lynna vit le soleil se lever pour la dernière fois un jour d’automne. Un jour triste et silencieux où plus rien ne comptait aux yeux de Lorya qui en fut chamboulée et en perdit une part de son enfance. Kelwyn, affaibli par la perte du seul vrai amour de sa vie, le seul être pour lequel il avait et aurait tout fait, fut victime de cette même maladie se propageant dans le village. Il ne comprit pas bien comment cela pouvait être possible étant elfe noir d’origine.
Mais à force de se prendre pour un humain, son corps réagissait.
Etant plus résistant qu’un homme à la maladie, il lui restait encore une ou deux années à vivre, combien de temps exactement, il ne savait pas. Il décida de cacher sa maladie jusqu’au jour où il n’aurait plus le choix, pour le bien de Lorya.
Au moment où il ne pourrait plus continuer il devrait lui avouer ses origines et son histoire. Il se devait de le faire pour que Lorya puisse décider elle-même de son destin.

Deux ans et quelques mois plus tard, Kelwyn sentit qu’il ne pourrait continuer. Son chemin s’arrêterait là. Il appela tranquillement Lorya, qui vint de suite. Le moment était venu de tout avouer.
- Ma chère fille, je t’ai caché ces deux dernières années que je traîne avec moi, un poids. Un poids de plus dont je n’avais pas besoin, un poids qui m’affaiblit de plus en plus. Un poids qui aujourd’hui me sera fatal. De plus, depuis ma rencontre avec ta mère, je m’en voulais beaucoup. Mais depuis ta naissance, chaque jour qui passe est synonyme de beaucoup plus de remords pour moi. Je voudrais avoir ton consentement pour pouvoir t’expliquer ce que j’ai vécu depuis ma naissance, de te parler de tes véritables origines… sans que tu ne m’interrompes.
Lorya resta muette, les yeux légèrement écarquillés et acquiesça doucement de la tête. Suite à ce mouvement, Kelwyn prit difficilement sa respiration et continua d’une voix basse.
- Tout d’abord je voudrais te parler de mon enfance… J’étais très différent de ce que tu imagines… Tout d’abord je n’avais pas la peau claire, ni ces cheveux bruns, ni ces yeux qui te regardent aujourd’hui. J’étais noir de peau, voire bleu nuit. Mes cheveux, contrairement à beaucoup de ceux de mon peuple, étaient d’une blancheur de neige, et mes yeux étaient aussi noirs que du charbon. J’étais plus grand, plus fort, doté de plus de grâce qu’aujourd’hui. Mes oreilles étaient différentes elles aussi. Disons que… Elles étaient longues... et pointues.
Lorya, choquée voulut parler mais Kelwyn l’en empêcha en posant doucement son doigts sur sa bouche.
- Laisse-moi continuer. Bien que je pense que tu aies deviné quelle est ma vraie nature et que tu ne veux l’accepter, laisse-moi finir. J’étais donc un jeune elfe noir, dit drow. Mes parents étaient des plus puissants qui soient. J’étais un petit plutôt calme et doué mais je me sentais différent. Je n’étais pas aussi cruel que mes parents, que tous ceux de mon peuple, Pas aussi méchant. Eux, n’avaient aucunes valeurs morales, aucune justice, aucun sentiment véritable. Quant à moi… J’étais simplement doté de pitié, qualité inacceptable chez ceux de mon peuple. Alors j’ai grandi, je me suis entraîné aux combats et aux sorts, j’ai accumulé les tournois, les trophées, les récompenses et bien d’autres choses qui me furent fort inutiles. Je n’étais pas heureux dans ce monde, je voulais partir. Lorsque j’eus la maturité nécessaire j’ai décidé de fuir avec un ami, que je pensais comme moi et qui m’a abandonné, tué par un des nôtres. J’ai été très attristé de sa mort et cela renforça mon désir de me différencier des miens. J’ai voyagé longtemps seul, me cachant, me dissimulant sous une capuche, évitant les grandes villes. Je me suis dirigé vers un village d’humains et c’est là que j’ai vu ta mère. J’en suis tombé immédiatement amoureux. Rien qu’à voir son sourire éclatant et ses beaux yeux se diriger vers moi… J’en perdais mes moyens. Le premier jour je m’enfuis en la voyant. Mais je revins chaque jour pour tenter de l’apercevoir, cela pendant quarante-deux jours exactement. Je l’aimais de tout mon cœur et de toute mon âme. Tellement que je souffrais de ne pouvoir l’approcher. Alors j’entendis parler d’un sorcier qui logeait à une vingtaine de journées de marche de ce village. Après mûre réflexion, j’ai décidé d’aller voir ce sorcier pour voir s’il avait quelque chose pour m’aider. Sûr, une vingtaine de journées de marche ce n’est pas rien, mais pour un drow, c’est une broutille. Donc je me suis mis en route et je suis arrivé chez ce sorcier, épuisé, après seulement huit jours de course. Je dois avouer que je n’ai plus jamais retenté de refaire la même chose a part pour le retour… Je disais donc, je suis arrivé chez cet étrange homme qui, dès qu’il m’a vu, m’a sorti ce que dont j’avais besoin. Il avait vu en moi, d’un seul regard, une souffrance qui dépasse de beaucoup celle que la plupart des hommes connaissent. Il avait lu en moi, en pas une seconde et me comprenait déjà. Il ne se posa pas de questions sur mes origines, il me tendit juste une fiole brunâtre dans laquelle il y avait un liquide doré. Il m’expliqua le fonctionnement de cette fiole qui allait devenir pour moi toute une vie. Il fallait que j’absorbe le contenu de cette fiole une fois par semaine si je voulais que mon apparence se transforme d’une manière plus permanente. Si je voulais stopper les effets de la potion, il me suffirait juste de murmurer un bref sortilège et je récupèrerais mon apparence d’origine. Il me dit aussi que le contenu de cette fiole se régénérait tous les deux jours. Ayant écouté ses explications, je décidai d’essayer tout de suite. Je pris cette fiole et but son contenu, faisant confiance au sorcier. Là, ma vie changea, je la vis d’une autre manière. Je me transformais en humain. Plus de vision aussi perçante, plus de force surhumaine, plus rien… Mais tellement plus de liberté. Je me sentais vraiment moi à cet instant… Plus rien ne m’importait que de courir et de la revoir. Je me suis mis alors à courir, courir plus vite que jamais, estompant les effets du breuvage. Neuf jours après, je fus en vue du village. Je décidai d’absorber le contenu de la fiole pour pouvoir m’approcher librement. Bizarrement, je n’étais pas exténué du voyage, j’avais simplement le cœur libre. Je me suis donc dirigé vers le village, allant à l’endroit où je l’apercevais chaque jour. Je l’attendis au moulin donc, je l’attendis juste une heure, le cœur battant, puis je l’ai vue. Mon cœur s’en est embrasé de délice et je l’ai attendue. Elle m’avait vu, s’approchant doucement de moi elle m’a demandé s’il me fallait quelque chose… Je lui ai juste dit que j’avais besoin de pain… Et que je reviendrai chaque jour.
Kelwyn s’interrompit un instant, reprenant son souffle avec un sourire, sourire que Lorya n’aurait plus l’occasion de revoir beaucoup. Puis il reprit son récit :
- Oui, je revins chaque jour, lui demandant du pain. Puis, par une journée terriblement pluvieuse, elle m’a invité chez elle pour l’aider à préparer le banquet du jour même. Évidemment, j’ai accepté, je n’aurais jamais laissé une occasion pareille se présenter à moi sans la saisir, dussé-je en souffrir. Une fois chez elle, elle me questionna sur mes origines et mon passé. J’en fus terriblement embarrassé, j’avais vraiment envie qu’elle me connaisse tel que j’étais réellement mais je n’en n’eus pas le courage, et je pense que j’ai bien fait à ce moment là, sinon elle m’aurait repoussé. Je lui ai raconté donc, l’histoire que je m’étais façonné, enfant de nobles marchands, habitant très loin, s’étant enfui à l’âge de treize ans, étant traité comme un esclave. Je me suis arrêté à mon enfance, je n’aurais pu lui mentir plus. Je me suis mis à la questionner, elle, je voulais tout savoir. Elle me dit donc qu’elle était la fille du forgeron du village, qu’elle avait eut une enfance tranquille, sans mère, qui était partie on ne savait où à sa naissance. En moi se naissait une véritable admiration pour cette femme, si douce, si charmante. Ce jour là, elle m’invita au banquet pour lequel je l’avais aidée. On a passé la soirée ensemble, apprenant mieux à se connaître. Puis, je me suis laissé emporter, je l’ai embrassée. Bizarrement, elle ne m’a pas repoussé, elle m’a même ouvert ses bras. J’étais amoureux de cette merveilleuse femme. Le temps passa ainsi, on devint amant, elle, promise à un noble de la ville la plus proche. Le mariage était déjà prévu, mais elle refusa, se retournant contre sa famille, ses amis, son village, pour être avec moi. A partir de cet instant, on vécut une véritable histoire d’amour. Je m’étais installé chez elle et les années passèrent. Puis vint ta naissance. Le plus beau moment de ma vie je pense. Lorsque tu es apparue au monde, je t’ai prodigué un enchantement puissant, qui m’affaiblit un peu plus chaque jour aussi, mais qui, malgré ma mort restera permanent. Cet enchantement consiste à cacher tes origines drows, et tout ce qui te rattache à mon peuple. Je t’ai toujours protégé du mieux que je pouvais, mais aujourd’hui, après t’avoir raconté mon histoire qui maintenant est la tienne, je vais pouvoir partir. Je voudrais juste que tu te rappelles de moi tel que tu m’as toujours connu et que tu ne m’en veuilles pas trop pour t’avoir caché cela depuis ta tendre enfance. Je voudrais te dire aussi que… Si tu le souhaites tu peux retrouver ton apparence d’origine mais je ne te dirais pas comment, cela ne t’apporterait que du mal, si tu le désires ce sera à toi de le découvrir. Je te laisse tout ce que je possède, tous mes artefacts, toutes mes connaissances mon enfant. Maintenant que j’ai l’esprit tranquille, je peux partir. Je t’aime ma fille.
Ces paroles prononcées, Kelwyn ferma les yeux et parut s’endormir d’un sommeil dont il ne se réveillerait jamais. Quant à Lorya, elle ne repensait plus à ce que son père lui avait dit. Elle pleurait sur son corps, elle pleurait toute sa peine et sa souffrance depuis si longtemps accumulées. Elle avait perdu sa mère, et maintenant son père. Elle était seule.[/i]

Moment où l’histoire commence

Lorya passa la semaine suivante à faire le deuil, à accepter la perte de son père & acceptait aussi celle de sa mère, qu’elle avait toujours refoulée. Elle réalisait maintenant qu’elle n’avait plus personne sur qui se reposer, qu’elle devait prendre ses responsabilités, qu’elle devait s’assumer. La semaine d’après, elle passa la majeure partie de son temps à trier toutes les connaissances accumulées de son père. Tous ses travaux, ses recherches sur l’énergie, la manière de la manipuler… Elle savait son père curieux. Curieux de la vie et des mystères qui l’entouraient. Elle savait qu’il cherchait toujours à tout comprendre, à tout analyser. Ce pourquoi toutes ces recherches. Après ce qu’il lui avait dit, elle avait beaucoup réfléchi, elle ne lui en voulait pas et le comprenait même. Quant à ce qu’elle, elle allait faire, elle ne savait guère. Les archives de son père triées, elle les cacha dans les caves de la maison, déclencha l’enchantement que son père avait préparé à cet effet et qu’il lui avait transmis dans toutes ses instructions. Cet enchantement ne pourrait être brisé que par elle et grâce à lui, ces connaissances ne seront affectées, par rien.
Tous ces préparatifs terminés, ses maigres bagages déjà à la main, Lorya mit le feu à sa maison et s’en alla sans se retourner.

Lorya se dirigeait alors vers la belle ville, tel était son nom. Elle se dirigeait plus précisément vers l’auberge la plus connue du quartier nord de cette ville. Elle logea quelques jours là-bas et reprit sa route, sans aucun but. Elle rencontra un vieux sage, très malade,lui aussi, près duquel elle resta 25 jours et 25 nuits. Il lui apprit les rudiments de la magie et quelques techniques de soin pour sa survie. Grâce à cela, elle put se défendre de quelques hommes lui quémandant ses faveurs. Elle reprit alors sa route, toujours, seule. Elle était sale, épuisée, affamée. Cela faisait maintenant un an que son cher père s’était envolé. Un an qu’elle voyageait et qu’elle affrontait tout type de tourments. Tempêtes, bandits, voleurs, soldats ivres, …
Alors qu’elle était allongée sous un grand hêtre, rêvassant, un groupe important de voyageurs s’arrêta devant elle. Ils étaient tous couverts de grandes capes brunes et noires, munies de capuches les dissimulant entièrement à la vue des voyageurs un peu Trop curieux. Il y en avait de très petits, assez gros, montant des créatures très bizarres, contrastant à d’autres silhouettes, élancées et sveltes, montant elles, des créatures magnifiques. Ils semblaient être tous très différents, mais d’aspect presque « normal » . Quelques détails semblèrent frapper l’esprit abruti de Lorya, mais elle ne fit pas attention, perdue dans les méandres de ce qui précède la folie.
Lorya détourna son attention du groupe pour observer une magnifique petite fleur blanche à ses pieds, elle la cueillit à l'instant même où celui qui semblait être le chef de la troupe descendit de cheval et se dirigea vers elle. Lorya prit peur et se prépara à s’enfuir, fleur en main. L’homme la héla et elle consentit à se retourner, plus par terreur que par vrai consentement. Il finit par s’approcher et s’inclina, en signe de respect et de paix. Il releva alors la tête et lui murmura d’un ton plein de pitié :
« - Ma chère, je me présente. Je me nomme Kroern et ces cavaliers sont mes compagnons. Nous nous nommons les AAC et sommes composés de nains, d’elfes, de gnomes et de ceux de votre race. Nous combattons toutes ces créatures horribles telles ces morts vivants, ces choses à corps poilus et visqueux. En résumé nous nous battons pour l’alliance et secourons tous nos frères. Nous vous avons aperçue de loin et vous avez l’air terriblement épuisée. Puis-je vous proposer de vous joindre à moi et mon clan ? Nous vous protégerons et enseignerons tout ce dont vous aurez besoin, vous serez nourrie, logée, tout ça en échange de votre reconnaissance et de votre aide dans cette lutte infinie. »
Lorya, venant de subir un trop grand choc, s’évanouit, apeurée, au bord de la mort et de la folie.
Kroern se baissa alors et prit cette jeune infortunée entre ses bras et la plaça délicatement sur le devant de sa selle. Une fois installés, il ordonna à sa troupe :
« En avant, nobles frères, cette pauvre fille est très mal, il faut faire vite »
Ils partirent donc, au galop, soulevant des nuages de poussière sur leur passage, la tête de Lorya ballotée contre le puissant torse de son sauveur, les cavaliers guettant tous l’instant où la vie s’échapperait du corps de cette fragile adolescente.